Le travail autonome a ses avantages et désavantages, malgré tout il demeure pour moi l’option qui me ressemble le plus. Être pigiste s’est imposé à moi dès le début de ma carrière de créateur de site web et d’infographe car ça me procure une grande liberté.
Travailler chez moi, aux horaires qui me conviennent, est le style de vie qui me permet d’être moi-même et de performer à tous les niveaux. Il m’a tout de même fallu apprendre comment gérer cela à mes débuts car sans le 8 à 5 traditionnel il est parfois difficile de trouver le juste équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Au début je me rendais disponible 7 jours sur 7. J’accueillais les contrats à mesure qu’ils venaient à moi. J’acceptais de travailler le soir et les fins de semaine. Ce n’était pas stressant étant donnée que j’avais peu de clients, mais à mesure que ma clientèle s’est étoffée, peu à peu il est devenu de plus en plus difficile de retrouver mon centre, de ne pas m’oublier et d’avoir du temps pour moi-même.
Certains clients me téléphonaient sans ménagement en fin de soirée et même la nuit, interrompant ainsi constamment ma paix d’esprit et ma vie privée. Je ne connaissais pas mieux, jamais auparavant je n’avais vécu une telle situation. J’avais l’impression de travailler tout le temps. Il n’y avait pas de moment précis où je puisse me ressourcer. La frustration grandissait, la fatigue aussi… il me fallait changer mon approche pour garder mon équilibre.
Je compris alors qu’il me fallait définir des limites et m’y tenir à tout prix, même si cela signifiait perdre des occasions d’affaires. Je me fixai alors une semaine de travaille traditionnelle du lundi au vendredi. Je n’acceptais plus de travailler la fin de semaine. Certains clients ont rouspété d’autres sont allés voir ailleurs. Mais j’ai enfin eu des moments pour moi.
Cela m’a grandement aidé au début mais à l’époque j’avais aussi plusieurs autres responsabilités qui me prenaient du temps. J’étais président d’un organisme sans but lucratif, animateur et monteur d’une émission de radio hebdomadaire, je travaillais à la publication de mes livres et plus.
J’avais de plus en plus de travail, le niveau de stress continuait de monter. Ce qui me frustrait le plus était de ne pas avoir de moment vide où je n’avais rien à faire. En effet, l’oisiveté créatrice est bénéfique au ressourcement de mon inspiration. Je ne désire pas être un robot mais un créateur inspiré.
Il me fallait donc aller encore plus loin pour garder la vitalité de ma créativité. C’est alors que je décidai de me donner le vendredi sans concession, sans obligation. J’ajoutai une heure de travail supplémentaire du lundi au jeudi puis je commençai à avertir mes clients via un auto-répondeur sur mes courriels.
Me donner le vendredi s’avéra plus difficile que de me donner les fins de semaine… pour mes clients. En effet, j’avais tendance à recevoir plusieurs demandes le vendredi en fin de journée alors même que j’étais le plus fatigué et que ma créativité se tarissait. Il me fallait alors redoubler d’effort pour accomplir le tout avant la fin de semaine.
Plusieurs furent mécontents de devoir mieux prévoir leurs demandes. En effet, une demande envoyée le jeudi après 16h risquait d’être accompli seulement le lundi suivant. Cela eu le bon effet de mieux répartir les demandes à travers la semaine. Et même si je recevais plusieurs demandes le jeudi en fin de journée, je n’étais pas fatigué, j’avais encore la force de bien faire mon travail.
La tentation est venue quelques fois d’accepter un mandat le vendredi, mais chaque fois j’ai senti que ce fut un mauvais jugement de ma part. Par exemple, le client ne se présentait pas à la rencontre ou s’il se présentait le contrat ne m’était pas donné. En plus de cela, je savais que je brisais cet espace sacré que je m’étais réservé. Je pris alors la décision de ne plus faire d’exception.
Ma réflexion m’amena à comprendre que si un client n’a pas d’égard pour ce moment de ressourcement qui me permet d’exceller du lundi au jeudi alors ce n’est pas un client qui me sera bénéfique à long terme.
Me fixer un horaire précis où je suis disponible m’a permis de trouver un bel équilibre qui me permet d’être performant et de donner une valeur ajoutée à mes clients. Dans un travail traditionnel cet horaire est imposé de l’extérieur cela va donc de soi, mais dans le travail autonome il est le fruit d’une autodiscipline rigoureuse et d’une volonté de ne pas se perdre dans le processus.
Je suis d’accord pour donner une partie de mon temps pour des projets qui m’inspire mais je ne désire pas que cela prenne toute la place dans ma vie. Je désire avoir du temps pour me ressourcer, pour être avec ma compagne ou tout simplement ne rien faire. Sachant que mes meilleures idées jaillissent justement quand je ne fais rien, il est facile de comprendre pourquoi il est si important pour moi d’endiguer intelligemment le flot des demandes de mes clients.
Il faut beaucoup d’estime de soi, de force intérieure et de confiance pour agir ainsi, j’en conviens. Il ne faut pas avoir peur de se tenir solidement debout et de résister passivement aux interférences. Dans un monde où l’oubli de soi est la règle, attirer à soi des clients qui nous sont bénéfiques est un défi de taille.
Bref, ma suggestion est de vous donner un horaire de travail qui convient à votre tempérament et qui concours vous faire grandir de manière intégrale. Le bonheur profond ne peut pas être seulement nourrit par notre vie professionnelle. Il est bénéfique qu’il y ait un équilibre à long terme dans tous les aspects de notre vie pour qu’il soit permanent.
Pour ceux et celles qui appliqueront ce principe j’aimerais beaucoup recevoir votre témoignages et les résultats concrets que cela à provoqué dans votre vie.